A Paris comme ailleurs, la technique du Lasik règne depuis plus de 20 ans comme technique de référence incontestée dans la chirurgie de la myopie, ou de façon plus générale dans toutes les chirurgies correctrices de la vision.
Il y a presque 10 ans, l’arrivée du laser femtoseconde constituait un véritable tournant dans cette chirurgie, fournissant un outil précis et sûr pour la réalisation du capot cornéen, et aboutissant au concept de Lasik tout-laser, également appelé Femto-Lasik, faisant peu à peu disparaître l’utilisation des microkératomes dans la chirurgie de la myopie.
Dans cette nouvelle technique appelée ReLEx, le laser femtoseconde Visumax TM de la société Carl Zeiss Meditec ne se contente pas d’être un outil pour faire un Lasik : il relève de nouveaux paris en remplaçant le Lasik puisqu’il propose une chirurgie entièrement réalisée au laser femtoseconde, sans utilisation du laser excimer.
Cette nouvelle technique utilisant un seul laser, le laser femtoseconde, devient ainsi une véritable nouvelle option chirurgicale dans la chirurgie de la myopie.
La technique ReLEx ( Refractive Lens Extraction), disponible dans plusieurs centres de chirurgie réfractive à Paris et en province, est une nouvelle révolution, dans la mesure où, après la découpe de la lamelle cornéenne, le laser femtoseconde, fait un second passage, avec une épaisseur programmée selon l’importance de la myopie à corriger, et qu’il découpe ainsi véritablement un lenticule cornéen, qu’il ne reste plus qu’à enlever pour que la correction optique programmée soit réalisée.
ReLEx FLEx : premier passage du laser femtoseconde
ReLEx FLEx : second passage du laser femtoseconde.
ReLEx FLEx : le capot est soulevé, le lenticule réfractif est prédécoupé.
ReLEx FLEx : les deux faces du lenticule ayant été découpées, il ne reste plus qu’à l’extraire
Ainsi, au lieu de volatiliser le tissu cornéen au laser excimer, ce second passage du laser femtoseconde permet d’aboutir au même résultat en découpant les 2 faces d’un lenticule qu’il faut ensuite extraire.
Dans la méthode dite RelEx Flex, l’intérêt de cette variante technique est relatif puisqu’on découpe, comme en Lasik, un capot cornéen, qui est soulevé pour permettre l’extraction du lenticule, et le résultat anatomique est rigoureusement le même que celui d’un Lasik.
En revanche, la technique dite ReLEx SmILE (Small Incision Lens Extraction) est très intéressante car l’extraction du lenticule est faite au travers d’une petite incision de 3 à 4 mm, évitant la réalisation d’un véritable capot. Ceci a en particulier pour avantage d’éviter toutes les complications potentielles des capots, telles que les déplacements ou plissements, qui sont rares mais qui peuvent survenir en cas de frottement intempestif de l’œil en postopératoire précoce, conduisant parfois à la nécessité d’une reprise chirurgicale.
En technique SmILe, une incision de moins de 4 mm est suffisante pour extraire le lenticule cornéen découpé grâce au double passage du laser femtoseconde.
La précision de cette méthode de chirurgie de la myopie semble excellente d’après les premières publications mais un recul plus important permettra de définir de façon précise la place de cette technique dans les stratégies de chirurgie réfractive, et en particulier pour la chirurgie de la myopie qui en est pour l’instant l’indication essentielle.
Il est également permis d’espérer que cette technique pourrait éventuellement être une alternative dans les situations pour lesquelles le Lasik est à éviter, en particulier pour certains candidats à la chirurgie de la myopie ayant une cornée fine où les paris à relever sont ceux d’une innocuité éventuellement supérieure à celle d’autres techniques d’opération de la myopie.
L’avenir dira quelle place la technique ReLEx, dans ses différentes modalités, pourra prendre dans l’arsenal des techniques de chirurgie de la myopie.
Docteur Arié Danan. Paris, le 24 mars 2012