La chirurgie de la cataracte est une chirurgie très courante puisqu’elle représente environ 700000 interventions par an en France, ce qui la place au premier rang des actes chirurgicaux réalisés dans l’hexagone.
Réalisée par des mains expertes, son taux de complications est extrêmement faible, à l’exception d’une complication très fréquente, la cataracte secondaire, que l’on appelle aussi l’opacification capsulaire postérieure.
Cette cataracte secondaire consiste en l’opacification progressive du sac cristallinien, respecté au cours de la chirurgie puisqu’il sert de support à l’implant. Apparaissant au bout de quelques mois ou quelques années, la fréquence de cette cataracte secondaire est telle qu’elle n’est pas vraiment considérée comme une complication mais plutôt comme une évolution fréquente de la chirurgie de la cataracte. Son traitement est du reste très simple et repose sur la réalisation d’une ouverture au centre de la capsule grâce au laser Yag que l’on peut considérer comme un véritable bistouri téléguidé puisqu’il découpe une structure à l’intérieur de l’œil, sans effraction.
Ce geste au laser, appelé capsulotomie, n’est pas systématique quand la cataracte secondaire apparaît. Son indication dépend de l’importance de la perte visuelle. La cataracte secondaire n’est pas plus fréquente avec les implants multifocaux, en revanche ses conséquences visuelles sont plus précoces sur ces implants plus exigeants, et le laser est ainsi souvent réalisé à un stade plus précoce qu’avec les implants monofocaux.
L’analyse des séries de patients opérés a permis de comprendre que tous les implants n’étaient pas logés à la même enseigne en terme de cataracte secondaire, la fréquence de cette manifestation ayant même conduit à la disparition de certains modèles d’implants, mis en cause dans l’apparition précoce et fréquente des ces cataractes secondaires.
On considère aujourd’hui que la cataracte secondaire concerne de 20 à 50 % des yeux opérés, et les facteurs qui la favorisent ou au contraire en diminuent la fréquence sont :
– Le matériau de l’implant, avec une supériorité avérée pour certains acryliques hydrophobes dont le taux de cataracte secondaire est très faible, mais ces matériaux peuvent poser d’autres problèmes à long terme sous forme de vacuolisation de l’implant. De nouveaux matériaux récents, plutôt hydrophiles, semblent cependant donner des résultats encourageants
– Le design de l’implant, avec un intérêt tout particulier pour les implants à bords carrés. La cataracte secondaire est en effet la conséquence de la migration de cellules cristalliniennes résiduelles, de la périphérie du sac cristallinien vers le centre, et cette migration peut être stoppée par le caractère carré des bords de l’implant, qui permet de stopper la progression de ces cellules, les bloquant en périphérie où elles n’ont aucune conséquence visuelle.
On l’aura compris, les meilleurs implants sont ceux qui combinent à la fois un design et un matériau diminuant l’incidence des cataractes secondaires. Ces implants doivent en outre avoir des gammes suffisamment étendues, avec en particulier des implants toriques et/ou multifocaux pour les situations dans lesquelles ces implants sont nécessaires.
Doteur Arié Danan. Paris, le 5 octobre 2012.
Merci,
Très intéressant cela m’orientera pour le choix de mes futurs implants.
L’implant parfait n’existe pas mais selon la situation et les besoins de chaque patient, on peut en effet préférer un modéle d’implant à un autre.