La chirurgie de la cataracte, destinée à pallier la perte de transparence du cristallin, est devenue depuis près de 20 ans une véritable chirurgie réfractive. Cette chirurgie de cataracte ne se contente en effet plus de remplacer un cristallin opaque par un implant transparent, mais elle vise aussi à équiper l’oeil opéré d’un implant sur mesure, destiné à gommer les anomalies préexistantes de la vision.
Schématiquement, un oeil hypermétrope recevra ainsi un implant de plus forte puissance alors qu’un oeil myope recevra un implant de puissance plus basse. Un oeil emmétrope (ni myope ni hypermétrope) recevra quant à lui un implant d’une puissance moyenne de 21 dioptries, variable selon les modèles utilisés.
Les progrès réalisés ces dernières années dans les technique de biométrie nous permettent aujourd’hui de faire des calculs d’une grande précision pour déterminer, avant la chirurgie, la puissance de l’implant adapté à chaque oeil.
Si les implants standards permettent ainsi une excellente récupération visuelle de loin, ils ne règlent pas le problème de la vision de près qui requiert encore le port de lunettes avec ces implants. L’arrivée de la nouvelle génération d’implants multifocaux, depuis quelques années déjà, nous a permis de proposer aux patients qui en sont de bonnes indications, ces implants destinés à limiter au maximum le besoin de lunettes dans toutes les situations.
Ces implants dits multifocaux sont cependant en fait pour la plupart d’entre eux des implants bifocaux qui fournissent une bonne vision de loin et de près, mais qui peuvent être pris en défaut pour des activités de vision intermédiaire telles que le travail sur écran. C’est tout l’intérêt de la nouvelle génération d’implants multifocaux qui sont en fait des trifocaux, capables de performances comparables à celles des bifocaux, mais affichant des résultats supérieurs en vision intermédiaire.
Il existe actuellement 2 modèles d’implants trifocaux sur le marché, dont la construction optique permet en effet de parler d’un troisième foyer pour la vision intermédiaire.
Ces implants partagent les avantages et les limites des autres implants multifocaux, avec en particulier le risque de halos en conduite nocturne, même si l’existence d’un tel phénomène est rarement pénalisante pour les patients.
Ils nécessitent, comme les autres, et peut-être plus que les autres, un bon éclairage puisque la lumière qui rentre dans l’oeil n’est plus partagée en deux mais en trois foyers pour chacune des distances de vision.
Enfin, ces implants n’existent pour l’instant pas encore en version torique, c’est à dire avec correction d’un astigmatisme. Cette éventualité impose donc pour l’instant encore de recourir à des implants à double foyer pour la chirurgie de la cataracte.
Docteur Arié Danan. Paris, le 28 mars 2012