Au cœur des préoccupations des ophtalmologistes, la presbytie était le thème central du dernier congrès de la Société Française d’Ophtalmologie, réunie à Paris du 27 au 30 avril dernier. Le volumineux rapport de la SFO lui était donc entièrement consacré, permettant d’aborder la presbytie dans tous ses aspects, qu’il s’agisse de ses mécanismes, de ses conséquences ou des différentes façons d’y remédier.
La presbytie est l’une des conséquences inévitables du vieillissement et concerne tout un chacun à partir de 45 ans en moyenne. Ses conséquences visuelles concrètes ne sont cependant pas identiques selon la situation initiale. C’est ainsi que les personnes voyant bien de loin ressentent des difficultés croissantes pour la lecture, alors qu’au contraire les patients myopes sont obligés d’enlever leurs lunettes dans la même situation.
Si les lunettes et les lentilles sont couramment utilisées pour corriger la presbytie, la chirurgie s’est progressivement développée depuis plusieurs années et plusieurs types d’opération de la presbytie sont désormais possibles, les choix techniques étant dictés par l’analyse fine de chaque situation individuelle.
Face à une demande de chirurgie de presbytie, les principaux éléments à analyser sont l’âge du patient, ses problèmes visuels hors-presbytie, la morphologie de sa cornée et l’état des cristallins. En effet, même si la chirurgie de la presbytie a, dans tous les cas, vocation à rester efficace avec le temps, le choix technique ne sera pas identique selon qu’on s’adresse à un patient de 47 ans ou de 65 ans, une chirurgie au laser ou par inlay étant le choix logique dans le premier cas alors qu’au-delà de 60 ans, c’est souvent à une chirurgie cristallinienne que l’on fera appel. De la même façon, les choix techniques sont différents selon que le patient à une vision parfaite de loin (emmétrope) ou selon qu’il est myope ou au contraire hypermétrope. La morphologie de la cornée est fondamentale car les chirurgies de la presbytie au laser exigent, comme pour la myopie, des conditions de régularité et d’épaisseur cornéennes qui doivent donc préalablement être vérifiées. Enfin, si l’examen montre qu’il existe des opacités sur le cristallin, donc une cataracte débutante, on fera préférentiellement appel à une chirurgie du cristallin.
Nous disposons donc d’ores et déjà de choix multiples face à une demande de chirurgie de la presbytie. Nul doute cependant que les années à venir nous apporteront d’autres options permettant d’élargir de plus en plus les indications opératoires pour les patients désireux d’une opération de la presbytie leur permettant de s’affranchir du port des lunettes.
Docteur Arié Danan. Paris, le 16 mai 2012