Quelles sont les précautions à prendre avant et après chirurgie de la myopie ? Y a-t-il des risques ? Des douleurs ? Qui peut être opéré ? Quel est le délai de récupération ? Les questions que se posent légitimement les candidats à la chirurgie réfractive ne manquent pas. Beaucoup de ces questions trouveront une réponse ici.
L’existence d’un astigmatisme est elle un obstacle à l’opération de la myopie au laser ?
Absolument pas, et c’est même la situation la plus fréquente car un astigmatisme, même modéré, est très souvent associé soit à la myopie soit à l’hypermétropie. Dans les deux cas, sa correction est simple et efficace grâce aux nouvelles générations de lasers excimer. L’utilisation des systèmes biométriques de reconnaissance irienne permet aujourd’hui une précision inégalée de la correction, même pour des astigmatismes très importants. La technique du lasik tout-laser est dans cette situation la meilleure option technique du fit de sa précision et de la stabilité de ses résultats.
Comment l’œil est il anesthésié dans une opération de la myopie au laser, et l’opération est-elle douloureuse, pendant et/ou après l’opération ?
Dans toutes les chirurgies de la myopie au laser, l’anesthésie est purement locale et consiste à instiller quelques gouttes d’un collyre anesthésique juste avant l’opération. La chirurgie elle même est parfaitement indolore.
Après opération de la myopie par laser de surface, la douleur est habituelle pendant 24 à 36 heures, et est limitée par les médicaments antalgiques et par la pose d’une lentille de contact. Après chirurgie de la myopie par LASIK, les suites sont réputées indolores mais une sensation gênante de grains de sable est habituelle après le LASIK, pendant quelques heures seulement.
Combien de temps après une opération de la myopie peut-on reprendre ses activités ?
Après chirurgie de la myopie par laser de surface, il est prudent de prévoir quelques jours d’activité réduite du fait de la douleur et du délai de récupération visuelle.
Après chirurgie de la myopie au laser en LASIK, la reprise des activités peut être immédiate, dès le lendemain de l’opération de la myopie, et il est le plus souvent parfaitement possible de conduire sa voiture.
Dans les deux cas, s’agissant d’une opération de la myopie, aucun arrêt de travail ne peut être prescrit par le chirurgien pour ce type d’intervention, qui n’est pas prise en charge par l’assurance-maladie.
Quelles sont les précautions à prendre avant l’opération de la myopie ?
Une fois l’opération de la myopie programmée, il faut bien-entendu arrêter le port des lentilles quelques jours avant la date de l’intervention, qu’il s’agisse d’un LASIK ou d’une opération de myopie par laser de surface. Il faut également prévenir son chirurgien en cas d’infection de voisinage : rhume, angine, infection dentaire, etc…
Quelles sont les précautions à prendre après l’opération de la myopie au laser ?
Au cours des premières heures qui suivent l’opération de la myopie en LASIK, il est impératif d’éviter tous les frottements des paupières, car un déplacement du capot cornéen est possible. Au-delà de la 48ème heure qui suit une chirurgie de myopie par LASIK, ce risque devient quasiment nul, mais il est cependant plus prudent d’éviter les frottements appuyés. Le maquillage est également à éviter pendant la première semaine, pour les mêmes raisons.
Les bains en mer ou en piscine sont également proscrits pendant au moins 15 jours après toute chirurgie réfractive du fait du risque infectieux local.
L’exposition solaire intensive nécessite une protection oculaire par des verres solaires du fait de la toxicité potentielle des rayonnements ultra-violets.
Dans une opération de la myopie au laser portant sur les deux yeux, doit-on opérer les deux yeux le même jour ?
Ce n’est pas une obligation mais l’opération des deux yeux le même jour en laser LASIK est aujourd’hui devenue le mode opératoire habituel. L’expérience de près de 15 années de LASIK a montré que ce mode opératoire était sûr et reproductible. Il est bénéfique pour le patient de subir un seul stress opératoire et un seul rendez-vous opératoire et postopératoire. Bien entendu, s’il s’agit d’une demande du patient, une chirurgie en deux temps est toujours possible pour les opérations de la myopie au laser, qu’il s’agisse du laser LASIK ou du laser de surface type PKR.
La chirurgie de la myopie par le LASIK est-elle contre-indiquée après 45 ans ?
Non, la chirurgie de la myopie n’est pas contre-indiquée après 45 ans mais ses enjeux doivent être bien compris. Il est impératif de comprendre que si la chirurgie de la myopie reste tout aussi efficace qu’à 25 ou 35 ans, une correction en vision de près peut devenir rapidement nécessaire. Chez un myope de 50 ans porteur de lentilles, ces lunettes de vision de près sont en général déjà présentes, et il est facile de comprendre qu’on va quand même normaliser la vision de loin sans lentilles. En outre dans certains cas, il est possible de combiner l’opération de la myopie à des choix techniques prenant également en compte la presbytie.
Combien de temps après l’opération de la myopie la vision se stabilise-t-elle ? Si une retouche est nécessaire, combien de temps faut-il attendre ?
Après chirurgie de la myopie par laser LASIK, la récupération est immédiate et la stabilisation très rapide, mêmes si des troubles qualitatifs et transitoires de la vision sont possibles pendant les premiers mois qui suivent une chirurgie de myopie : éblouissement, baisse du contraste. Une éventuelle sous-correction est mesurable au bout de quelques jours et peut être immédiatement corrigée le cas échéant par une retouche. Cette éventualité concerne, en chirurgie réfractive, moins de 5 % des yeux opérés, et se rencontre plus volontiers dans les myopies fortes.
En quoi consiste une retouche chirurgicale dans une chirurgie de myopie et y a-t-il un délai maximum pour la réaliser ?
La retouche consiste à soulever le capot cornéen et à refaire un complément de traitement au laser excimer. Lorsqu’une retouche est nécessaire après opération de la myopie, on le sait rapidement et il est inutile d’attendre indéfiniment. En pratique cependant, l’expérience montre qu’il reste possible de soulever un capot sans difficulté plusieurs années après l’intervention. Si le délai est encore plus long, il est toujours possible de réaliser une intervention complète, en faisant donc une nouvelle découpe cornéenne.
Quels sont les risques essentiels de la chirurgie de la myopie ?
La chirurgie de la myopie n’échappe pas à la règle qui veut que le risque zéro n’existe pas en chirurgie. Cependant, s’agissant d’une chirurgie qui va concerner un organe sain, et qui ne correspond pas à une nécessité médicale, il est capital de s’approcher au plus près du risque zéro. C’est tout l’intérêt du bilan très rigoureux qui est réalisé avant toute chirurgie de la myopie et qui va permettre d’éliminer des patients n’offrant pas les conditions optimales de sécurité. On élimine ainsi quasi-totalement les risques de complications sévères qui ne sont aujourd’hui observés que dans des cas où la chirurgie aurait dû être récusée par une analyse fine de la morphologie cornéenne.
Bien entendu, les complications infectieuses sont toujours possibles, bien qu’exceptionnelles et infiniment plus rares que les accidents infectieux parfois très graves observés chez les porteurs de lentilles de contact.
En dehors de cela, certains patients peuvent se plaindre d’altérations qualitatives de la vision qui peuvent parfois rendre plus difficile la conduite nocturne, mais ces phénomènes sont souvent prévisibles chez des patients présentant de larges pupilles et qui connaissent déjà ces difficultés avant même la chirurgie, en particulier lorsqu’ils sont porteurs de lentilles.
Le risque le plus fréquent (5%) et le plus bénin reste la sous-correction, dont la seule conséquence sera la nécessité de procéder à une retouche.
Le recul est-il aujourd’hui suffisant en chirurgie de la myopie au laser ?
Oui, sans aucun doute, car les techniques de surface (PKR) ont aujourd’hui presque 25 ans, et le laser LASIK lui même presque 20 ans, ce qui est énorme pour une technique de chirurgie de la myopie. En outre le principe dont le laser LASIK est issu, c’est à dire l’isolement d’une lamelle cornéenne et la modification de son épaisseur et de sa courbure, a déjà un demi siècle d’ancienneté ! Ce qui a changé, c’est la méthode pour procéder à ce remodelage cornéen, mais le principe est quant à lui déjà très ancien. Nous n’avons aucune inquiétude sur le devenir des yeux opérés, a fortiori avec les investigations de plus en plus fines qui nous permettent d’éliminer les yeux présentant, même à très long terme un risque, même minime, d’ectasie cornéenne.
En quoi consiste l’ectasie cornéenne ?
On désigne par ectasie la complication la plus rare et la plus sérieuse de la chirurgie de la myopie au laser. Nous savons aujourd’hui que cette complication s’observe sur des cornées préalablement pathologiques qui correspondent à des formes frustes d’une maladie cornéenne que nous connaissons bien : le kératocône. Dans sa forme typique, cette maladie se manifeste chez des adultes jeunes par une myopie et un astigmatismes évolutifs correspondant à l’amincissement d’une zone de cornée qui se cambre de façon majeure, prenant la forme d’un cône. Il existe cependant des formes frustes, atténuées et non évolutives, qui peuvent exister tout au long de la vie sans se manifester autrement que par une petite myopie d’allure banale. Le bilan préopératoire très poussé nous permet aujourd’hui de dépister ces formes atténuées pour les exclure de la chirurgie dont le risque est alors de les faire passer à des formes vraies de kératocônes, que l’on appelle alors ectasies.
Dans le passé, nous n’avions pas les mêmes moyens de dépistage, et la survenue de quelques cas d’ectasies a alimenté le discours de ceux qui ont intérêt à limiter l’engouement pour le LASIK. La sélection rigoureuse des patients limite aujourd’hui considérablement le risque de telles évolutions.
Quel rapport y a-t-il entre la chirurgie de la myopie au laser et la tension oculaire ?
Il n’y a aucun lien direct entre une opération de la myopie au laser et la tension oculaire, qui correspond à la pression intraoculaire (PIO), et qui n’est pas modifiée par la chirurgie. En revanche, toute chirurgie de la myopie au laser, qu’il s’agisse d’une PKR ou d’un LASIK, induit un amincissement du centre de la cornée, qui va abaisser, de façon apparente, le chiffre de tension oculaire car toutes les méthodes actuelles de mesure de la PIO sont corrélées à l’épaisseur de la cornée. Il est donc important pour un patient opéré de prévenir un ophtalmologiste qu’il voit pour la première fois qu’il a subi une telle chirurgie dans le passé, car les cicatrices cornéennes sont parfois quasiment invisibles à long terme. Il importera alors de pondérer les chiffres mesurés, afin de ne pas sous-estimer la pression intraoculaire réelle.
La grossesse contre-indique-t-elle la chirurgie de la myopie au laser ?
L’imprégnation hormonale habituelle au cours des deux derniers trimestres de la grossesse peut entraîner de légères modifications de la teneur en eau de la cornée et modifier ainsi la vision de façon réversible. Il n’est donc pas souhaitable de réaliser une chirurgie de la myopie, ou de façon générale, une chirurgie réfractive, pendant cette période, ainsi que dans les 3 mois qui suivent l’accouchement afin d’attendre le retour à la normale des taux sanguins d’hormones. En revanche, il n’est pas exceptionnel qu’une femme découvre qu’elle était en tout début de grossesse au moment de la chirurgie, et ceci n’a aucune conséquence car la cornée est à ce stade dans son état “normal”.
Peut on porter des lentilles après une opération de la myopie ?
On peut porter des lentilles quelques semaines après une opération au laser, qu’il s’agisse d’une PKR ou d’un laser LASIK, mais c’est une éventualité exceptionnelle, puisque la chirurgie à pour dessein d’en supprimer le besoin. C’est néanmoins possible, par exemple pour des lentilles cosmétiques, colorées, avec bien-entendu, la surveillance médicale habituellement nécessaire chez tout porteur de lentilles.
Jusqu’à quel niveau de myopie peut on faire un LASIK, et pourquoi ?
Dans une opération de la myopie par laser LASIK, le centre de la cornée va être à la fois aminci et aplati. Ces deux actions ont une limite : on ne peut pas amincir la cornée au-delà d’une certaine limite qui risquerait de la fragiliser, et on ne peut pas aplatir à l’infini la surface de la cornée centrale, au risque d’entraîner des aberrations optiques donc une altération de la qualité de la vision. Ces deux notions limitent en général à 10 dioptries le niveau de myopie opérable, mais ceci est évidemment à moduler individuellement pour chaque patient :
– on peut parfois opérer des myopie dépassant légèrement 10 dioptries si les conditions morphologiques sont optimales : cornée très épaisse et suffisamment bombée.
– on peut récuser un patient porteur d’une petite myopie si la morphologie cornéenne n’est pas favorable, qu’il s’agisse d’une cornée très fine et déjà très plate, ou à l’inverse d’une cornée très bombée et irrégulière laissant craindre un risque, même lointain, d’ectasie.
Faut-il “monter” à Paris pour une opération de la myopie ?
Non, la chirurgie réfractive est aujourd’hui réalisée dans de nombreux centres de chirurgie réfractive. A Paris comme ailleurs, des équipements de grande qualité sont mis à la disposition des chirurgiens dans des centres entièrement dédiés à cette chirurgie. Le regroupement des chirurgiens dans des grands centres tels qu’il en existe à Paris mais aussi en province, permet cependant d’actualiser sans cesse des équipements en mutation constante. A Paris comme ailleurs, il faut privilégier le contact et la capacité du chirurgien à répondre aux questions que vous vous posez sur les opérations de la myopie.
Vous avez d’autres questions ? Des commentaires ? Des suggestions ? N’hésitez pas à nous en faire part. Ce site est fait pour vous et l’interactivité est la raison d’être de ce blog !
Docteur Arié Danan. Paris, le 12 mars 2012
L’œil est pour moi un organe très important. Je ne m’imagine vraiment pas sans ma vue. Je trouve que c’est dangereux de se faire opérer l’œil. En tout cas, moi, je ne le ferai jamais, à moins que je ne connaisse parfaitement les compétences du chirurgien. Je préfère me trimballer constamment avec mes lunettes.
La chirurgie des défauts de la vision n’est évidemment jamais une obligation et ne peut concerner que des patients motivés. Aucune chirurgie ne peut prétendre être sans danger mais la sélection rigoureuse des patients candidats à cette chirurgie permet justement d’écarter ceux pour lesquels la chirurgie comporte un danger particulier. Pour les défauts visuels importants comme la myopie forte, la demande de chirurgie va très au-delà d’une simple motivation esthétique car on est en présence d’un défaut visuel qui représente un véritable handicap dans la vie quotidienne, et cette chirurgie prend alors la valeur d’une chirurgie réparatrice. Pour certains patients dans cette situation, la chirurgie devient une solution “salvatrice” en cas d’apparition d’une intolérance aux lentilles de contact alors qu’elles étaient parfaitement supportées auparavant et ce, pendant de longues années. Il ne faut pas oublier que même les lentilles de contact exposent à des complications, en particulier infectieuses parfois sévères, lorsqu’on déroge à la discipline régissant le port des lentilles.
Quoi qu’il en soit, la décision de se faire opérer repose d’abord sur un examen très complet, qui, statistiquement, va récuser un patient sur quatre, parce que les conditions de sécurité ne sont pas réunies. Pour les patients déclarés opérables, les résultats obtenus sont excellents dans l’immense majorité des cas et les complications rarissimes. Le chirurgien réfractif est d’abord celui qui pose ou récuse l’indication opératoire, en réponse à une demande du patient, puis celui qui met en oeuvre une chirurgie de haute technologie, sur la demande du patient. Il ne dit jamais “il faut” mais seulement “on peut” car les conditions sont réunions, ou “il ne faut pas” en présence d’éléments comportant un risque de mauvais résultat et/ou de complications prévisibles.
on m a dit que mon fils de 8 ans est myope est ce qu il devra porter des lunettes toute sa vie
La myopie peut en effet apparaître dès cet âge, et la myopie n’a, par nature, aucune raison de disparaître spontanément. Elle évolue au contraire pendant un certain nombre d’années puis se stabilise, à un âge variable. Vous devez donc vous attendre à ce que votre fils porte des lunettes, dont il faudra sans doute augmenter la puissance dans les années à venir.
En revanche, après l’âge de 20 ans, s’il répond aux critères d’opérabilité, une chirurgie pourra lui être proposée et il ne sera donc pas forcément myope toute sa vie. Mais spontanément, la myopie ne disparaît jamais, elle peut tout au plus un peu régresser vers la cinquantaine, sans toutefois disparaître.
bonjour,
je voudrais faire une opération de myopie j’ai 30 ans et je suis enceinte d’un mois. est-ce contre indiqué?
Bonjour
La chirurgie réfractive au laser est effectivement contre-indiquée au cours de la grossesse.
En effet les variations possibles du taux d’hydratation de la cornée sous l’influence des modifications hormonales de la grossesse peuvent modifier de façon notable la correction délivrée par le laser. Ce sont ces mêmes modifications hormonales qui expliquent parfois les variations du niveau de la myopie au cours de la grossesse.
En pratique, il faut attendre au moins 3 mois après l’accouchement pour réaliser une chirurgie de la myopie au laser.
La technique du Laser-Assisted In-Situ Keratomileusis est une intervention qui m’étonnera toujours. Est-ce que cela présente des risques ?
Bonjour.
Le LASIK est en effet une technique étonnante, et elle continue de susciter l’enthousiasme, y compris chez les chirurgiens !
Un chirurgien qui prétendrait qu’elle ne comporte aucun risque serait cependant dans le déni car le risque zéro n’existe pas en chirurgie, toute décision opératoire passant par l’analyse du rapport bénéfice/risque.
Le bilan préopératoire est en fait primordial puisqu’il permet de dépister, et d’écarter, les sujets dont la morphologie cornéenne est inadaptée à la chirurgie qui comporterait alors un risque considéré comme excessif.
Une fois ces patients “déboutés” de leur demande de chirurgie, il reste cependant pour les autres, comme dans toute chirurgie, des risques incompressibles, infiniment faibles, mais dont le patient doit être informé avant toute intervention.
Pour plus de précisions, vous pouvez vous reporter au chapitre “complications”.