La chirurgie réfractive, qu’il s’agisse de corriger la myopie, l’astigmatisme, l’hypermétropie ou la presbytie, n’échappe pas à la règle selon laquelle il n’y a pas de chirurgie sans risque opératoire. La nécessité de fournir au patient candidat à la chirurgie en laser lasik, ou par quelque technique que ce soit, une information précise et détaillée sur les risques de la chirurgie, est d’ailleurs devenue une obligation légale, qui a d’autant plus de valeur que cette chirurgie ne revêt pas un caractère forcément indispensable.
La fonction essentielle du bilan préopératoire est d’éliminer les patients qui, du fait de leurs caractéristiques préopératoires, ne correspondent pas à de bons candidats pour cette chirurgie. Pour une chirurgie en laser lasik, la topographie cornéenne est ici l’examen clé puisqu’elle permet de dépister des situations de cornée fragile pour lesquelles la chirurgie pourrait comporter des risques de complications, même tardives, et c’est ici le risque d’ectasie cornéenne que l’on recherche de façon très attentive. On s’attache aussi à identifier les situations comportant un risque d’altération de la qualité de la vision, ce qui peut être observé en particulier chez des patients présentant des grandes pupilles, situation dans laquelle il peut exister un risque d’altération des capacités de conduite nocturne. Lorsque c’est un implant phaque qui est envisagé, l’analyse de la face interne de la cornée est primordiale, et sera un élément importance de la surveillance à long terme.
Lorsque ce bilan a éliminé les anomalies susceptibles de constituer des risques de ce type, et que le patient est donc déclaré opérable, la notion de risque ne disparaît pas totalement mais il s’agit alors de risques rares et de gravité mineure :
– Risque infectieux, dont l’incidence est beaucoup plus faible que celle des infections chez les porteurs de lentilles de contact.
– Risque de réaction inflammatoire.
– Risque de résultat optique imparfait, le plus souvent accessible à une retouche.
– Risque de problèmes de cicatrisation ou de micro-déplacement du volet cornéen en cas de frottement intempestif dans la période postopératoire précoce.
– Risque d’incident technique en cours d’intervention.
– Risques propres à chaque technique, qu’il s’agisse de laser lasik, d’implants phaques ou d’échange de cristallin clair, où les complications potentielles sont celles de la chirurgie de cataracte.
Aucun de ces risques ne peut être ramené à zéro, mais il s’agit du risque incompressible de tout acte chirurgical, à mettre en balance avec le bénéfice escompté d’une part, et avec les risques des techniques de correction alternative, et on doit ici garder à l’esprit le risque de complications infectieuses chez les porteurs de lentilles de contact.
Il faut retenir en conclusion que, sans être nuls, les risques de la chirurgie de la myopie ou de la presbytie sont extrêmement faibles lorsque l’indication opératoire a été bien posée.
Docteur Arié Danan. Paris, le 3 août 2012.